De New Delhi au Rajahstan, Mars 2020
Je prends toujours du temps avant de publier mes photos de voyage. Pour que les émotions du moment disparaissent un peu, et pouvoir trier mes photos avec un soupçon de subjectivité en moins.
Mais pour l’Inde, j’ai eu besoin d’encore plus de temps. Premièrement parce que notre voyage était en Mars 2020. Partis pour 3 semaines de vagabondage entre la capitale indienne et les cités rajpoutes, l’actualité nous aura rattrapé, et forcé à revenir expressément avant la fin du séjour. Toute une aventure en soi, et du temps pour vraiment digérer ce retour et la période qui l’a suivie.
Ensuite, parce que mes attentes étaient hautes, très hautes. J’avais peur de l’Inde. Pas peur d’aller en Inde, mais peur de ne pas réussir à appréhender sa particularité, sa magnitude, ses contrastes, sa beauté, sa pauvreté. Nourri d’un imaginaire construit sur des romans d’aventure (Shantaram, Flash ou le grand voyage -aventures nécessairement différentes de l’expérience d’un backpacker aisé en 2020), du récit d’amis et même de traité psychiatrique sur le “choc de l’Inde”, mes attentes sur la folie et l’originalité du pays étaient probablement irréalistes.
Sur les deux semaines que j’y ai passé, dont la deuxième à consacrer beaucoup de temps et d’énergie à suivre l’évolution du Covid-19, je n’ai pas vécu tout ça. Je n’ai pas trouvé l’Inde vraiment différente des autres pays asiatiques où je suis déjà allé (Vietnam et Cambodge). Alors oui, la circulation est dense, la pauvreté est omniprésente, la nourriture est épicée, la pollution est partout, et il peut être assez compliqué de se faire sa place dans un train, mais malgré cela, je n’ai pas vécu la révélation mystique que j’attendais. Je suis bien conscient d’avoir eu une vision extrêmement parcellaire et superficielle de l’Inde, et si j’y ai adoré de nombreuses choses, il m’en reste un goût doux-amer. Goût que quatre mois après, je n’arrive pas à correctement appréhender.
Ce qui est sur, c’est que parmi les trucs vraiment cools en Inde, il y a le fait que les Indiens aiment bien se faire photographier dans la rue !